Partage et interactions des bases de données
L’observation in-situ de l’océan, qui reste complexe et coûteuse, est menée par de nombreuses équipes ayant des objectifs, des modes d’organisation et des sources de financement propres.
Or, intégrer des jeux de données de référence aussi larges et cohérents que possible est une nécessité pour analyser la variabilité spatiale et temporelle d’un milieu aux larges interactions : côte (domaine des états riverains) au large ; atmosphère, colonne d’eau et fond ; physique, chimie et biologie (voire activités économiques).
Dans ce contexte, mettre en place des réseaux distribués pour la gestion des observations présente de nombreux avantages : rapprocher la gestion des données des équipes effectuant les mesures en mer qui garde ainsi le contrôle et la visibilité de leur travail tout en permettant des échanges et une intégration à grande échelle.
Ces réseaux, à l’exemple de l’infrastructure de recherche SeaDataNet en Europe, nécessitent des développements préalables : politique d’accès aux données harmonisée, adoption d’un langage commun (vocabulaires, standards de descriptions des observations (métadonnées), formats), mise en place de composants favorisant l’interopérabilité technique des bases de données participantes, portail proposant un point d’accès unique aux utilisateurs.
Ces réseaux, du fait de leur architecture distribuée, ont également des talons d’Achille : disponibilité globale sensible à la disponibilité de chaque base des partenaires, temps de réponse. Améliorer l’efficacité de ces réseaux, dans l’état actuel des technologies informatiques sur le web, passe par une nécessaire centralisation de certaines fonctions : catalogues centraux, agrégation périodique des données au sein de « collections » (ou caches techniques)...
La recherche de l’équilibre entre architecture répartie et centralisée admet des réponses différentes en fonction des besoins à l’exemple de MyOcean (et Goos) ayant une composante temps-réel et SeaDataNet, plus axé vers le temps différé.
Intervenant
Gilbert, informaticien à l’Ifremer, a participé ou a coordonné le développement de plusieurs systèmes de gestion de données marines, pour des thématiques variées : physique et chimie de l’océan, géophysique et géologie, biologie, halieutique. Très impliqué dans la mise en place de réseaux de gestion de données environnementales en France et en Europe (projet SeaDataNet 1 par exemple). Actuellement, responsable de l’unité de service « Informatique et Données Marines » du département « Infrastructures Marines et Numériques ».